Qu’est ce que cela fait d’être championne du monde de pétanque en triplette ?

Cela fait plaisir, c’est sûr ! D’autant que cela n’était pas arrivé depuis 25 ans pour une équipe française en triplette et 23 ans par équipe. C’était hyper attendu. Cette performance est un exploit, presque une surprise. Nous ne partions pas favorites, contrairement à la Thaïlande ou au Cambodge, où jouent des professionnelles. La pétanque est leur métier, pour nous juste un sport. Nous n’en vivons pas.

Nous avons bien fêté cette victoire ! En plus, nous avons profité du championnat pour visiter le pays une semaine avant.

Comment vous êtes-vous qualifiée pour cette compétition ?

J’ai été sélectionnée suite à mes précédents résultats. J’ai participé aux Jeux Mondiaux (l’équivalent des Jeux olympiques pour les disciplines non olympiques) l’an passé en Pologne. Nous avions remporté la médaille de bronze par équipe et j’avais remporté l’or en tir de précision.

Quand avez-vous commencé la pétanque ?

J’ai commencé en 2005, j’avais 7 ans. Mon père et mon frère avaient une licence, je les voyais jouer dans le jardin, alors je m’y suis mise. J’ai commencé en club à la Roche-Maurice, puis je suis allée à Landerneau, Quimperlé et Plounéour-Ménez.

Ce choix peut paraître curieux pour une petite fille.

Oui, c’est un sport de mecs. La pétanque véhicule l’image d’un sport avec des vieux et est associée à l’alcool. Je peux le comprendre.

J’aime évoluer dans cette discipline. J’ai passé le cap des championnats départementaux, puis j’ai joué les régionaux, nationaux, après je suis entrée en équipe de France, ai disputé le championnat d’Europe… Je suis toujours en catégorie espoir, mais je peux quand même évoluer avec les seniors.

Votre rôle de tireuse est très important dans une équipe.

Ce n’est pas le plus difficile. Au point, il y a davantage de paramètres à prendre en compte, comme le terrain. Moi, je dois tenir la cadence, être régulière. J’ai besoin de m’entraîner pour cela, deux à trois fois par semaine, voire plus. Dans les moments importants, il faut savoir garder son calme, rester lucide, ne pas sortir de sa partie, même quand on loupe trois ou quatre tirs d’affilée. Cela arrive à tout le monde. Il faut savoir se remettre dedans pour gagner la partie.

Le regard de vos collègues de classe (elle est en BTS Assurance à Landerneau) a-t-il changé à votre retour de Chine ?

Non, ce n’est que de la pétanque. Ils avaient un peu suivi les épreuves à distance, et quelques professeurs se sont rendus compte à quel point j’étais à fond dans ce sport.

Participerez-vous au National de Pétanque à Brest les 1, 2 et 3 décembre ?

Oui, en décembre, janvier et février, je profite de faire des concours dans le coin. Je participerai au concours en triplette avec deux copines en équipe de France espoir. Je n’ai pas joué depuis le championnat du monde. Peut-être qu’il y aura plus de public à venir me voir…