« On voulait savoir si vous pouviez nous aider : on vient d’Angers, et on n’a même pas 100 km d’autonomie en gazole pour rentrer… ». La scène se déroule samedi matin, dans les allées du National de pétanque qui s’est tenu tout le week-end au parc des expositions de Penfeld. Deux compères boulistes viennent s’enquérir de la situation dans les stations-services auprès de Robert Saive, président de l’association organisatrice Tonnerre de Carreaux. À eux comme à d’autres, l’intéressé leur répondra de ne pas s’en faire.
« On s’est vite organisés, fait ainsi savoir Robert Saive après avoir rassuré les Angevins. Parmi les 200 bénévoles du National, les quatre personnes chargées de transporter certains des joueurs ont couru les stations de la région brestoise, hier (samedi), pour résoudre le problème. Et il fallait anticiper : beaucoup de concurrents sont venus en voiture de loin : d’Angers, mais aussi de Limoges, Bordeaux, Paris… ».
Un principe de précaution qu’ont également appliqué de nombreux participants. Arrivée dimanche matin à la pointe finistérienne, la double championne du monde (en 2017, en triplette, et en 2019, en tête à tête) et Charentaise Charlotte Darodes explique ainsi qu’« on était au courant de la situation. On a donc fait le plein sur la route de façon à pouvoir rentrer. Enfin, suffisamment pour pouvoir dépasser Vannes parce qu’après, a priori, c’est plus simple ».
Satisfait que la pénurie de carburants n’ait pas eu d’impact négatif sur la qualité de son organisation (et « grâce au gros travail des bénévoles »), Robert Saive n’en déplore pas moins une baisse significative de la fréquentation. « On ne mesurera les conséquences qu’au moment du bilan mais on constate déjà un flux de spectateurs moins important qu’en 2017 », a-t-il estimé, dimanche, avant les finales de fin de journée. « Les gens des régions de Morlaix ou Quimper n’ont certainement pas osé faire la route pour des raisons professionnelles qu’on comprend tout à fait ».
En 2017, la première édition du National de pétanque de Brest avait attiré 15 000 spectateurs, permettant à l’événement d’envisager sereinement l’avenir. Ce week-end, les gradins n’étaient certes pas totalement remplis en journée, mais le national n’avait-il pas doublé sa capacité en places assises, de 936 en 2017 à 2 000 cette année ?
- Article : © Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/ du 01/12/2019